Toute cette histoire débute grâce à vous. Hiver 2014, je publie une série d’articles sur les effets secondaires de la pilule. Le nombre de commentaires explose, les questions fusent… et restent malheureusement sans réponses.
“Est-ce vrai que les poissons se féminisent parce que nous rejetons dans la nature les hormones que nous prenons (via nos urines) ?” “Pourquoi je deviens totalement frigide quand je prends la pilule ? De nombreuses amies me disent pareil mais nos médecins disent, eux, que c’est dans nos têtes, que c’est l’âge, la routine. Et puis bon… Comme il n’y a pas vraiment d’autres solutions… On continue de la prendre.”
Les questions des femmes sont peu ou prou les mêmes mais les réponses restent systématiquement vagues, opaques, imprécises. En un mot, insatisfaisantes. Par centaines, vous m’écrivez des mails pour crier votre désarroi, me demander si je n’ai pas quelques informations, comme on jetterai une bouteille à la mer. Gynécologues, médecins et autres spécialistes vous débitent très souvent les mêmes réponses, sur un ton plutôt paternaliste : “Ne vous inquiétez pas”, “Vous vous montez le bourrichon”, “C’est dans votre tête”, “Quel beau progrès, ce serait dommage de ne pas en profiter…” et vous apportent rarement des réponses claires.
“Moi aussi je ne trouvais pas normal que les questions légitimes des patientes ne semblent pas pouvoir trouver d’autres réponses que “c’est dans votre tête”, “faites-nous confiance” ou “c’est pour votre bien”.”
Tout cela m’a travaillé, interpellé. Au point que j’ai fini par y consacrer une année de ma vie, pour enquêter à temps plein, pour obtenir des réponses. Moi aussi je ne trouve pas normal que les questions légitimes des patientes ne trouvent pas d’autres réponses que “c’est dans votre tête”, “faites-nous confiance” ou “c’est pour votre bien”.
Très sensible à la cause des femmes, j’avais déjà publié à l’hiver 2014 la première enquête publiée en France sur les violences médicales faites aux femmes (bien avant que le sujet ne devienne médiatique). Je savais donc à quel point une pratique médicale qui semble routinière ou banale peut se révéler inutile, voire violente, sans pour autant être questionnée. D’expérience, je savais aussi que la science n’est pas le parangon de certitudes et de rigueur que le grand public imagine, que des enjeux financiers menacent gravement sa fiabilité mais aussi que la voix du patient est parfois, paradoxalement, la dernière que l’on entend.
J’ai donc cherché à comprendre pourquoi il y avait un tel décalage entre l’expérience qu’ont les femmes de la pilule (et dont elles parlent sans tabous entre elles) et les discours médico-scientifiques. Les femmes sont nombreuses à ressentir une baisse de désir sous pilule, les notices et médecins ont très majoritairement tendance à répondre que ce n’est qu’un phénomène minoritaire, que tout cela est “multi factoriel”, voire que “c’est surtout dans la tête tout ça”. Les femmes sont nombreuses à dire subir sous pilule des effets secondaires qui leurs gâchent le quotidien (fatigue, migraines, prise de poids, infections vaginales à répétition, etc.) mais là encore on leur affirme que le phénomène est marginal, que tout cela peut-être du à bien d’autres facteurs, comme si celui-ci (la pilule) ne pouvait presque pas en être un.
Parce qu’elles ont cette expérience de la pilule, beaucoup de femmes cherchent des alternatives, des contraceptions sans hormones et se font alors renvoyer dans les cordes par des professionnels qui ne comprennent pas ces patientes qui refusent de prendre un médicament puissant alors qu’elles ne sont pas malades. Personne ne sait dire aux femmes pourquoi ce serait systématiquement à elles de s’occuper de la contraception. Personne ne sait leur dire pourquoi les contraceptions masculines sont aussi peu développées… Face à ces décalages manifestes, face à ces zones d’ombres, j’ai cherché à assembler entre elles toutes les pièces du “puzzle pilule” pour mieux saisir l’image qui apparaissait alors.
“J’ai donc cherché à comprendre pourquoi il y avait un tel décalage entre l’expérience qu’ont les femmes de la pilule et les discours médico-scientifiques “officiels” à ce sujet. J’ai cherché à assembler entre elles toutes les pièces du “puzzle pilule” pour mieux saisir l’image qui apparaissait alors”
Une image a effectivement fini par apparaître. Une image plutôt cohérente et logique formée par l’histoire de la pilule, sa composition chimique, ses effets sur l’environnement et sur le corps des femmes. Une image plutôt difficile à regarder en face mais qui montre à quel point le discours de nombreuses femmes sur la pilule n’est pas issu de leur imagination. Une image qui bouscule clairement notre vision de la contraception et invite à s’en saisir comme d’un enjeu majeur en matière de santé, de libertés individuelles et de définition des rapports femmes-hommes. Une image que vous invite à découvrir dès maintenant dans vos librairies que vous soyez un homme, une femme ou un professionnel de santé, car nous sommes tous concernés.
J’arrête la pilule est disponible en FNAC, Cultura, Maisons de la Presse, Espaces culturels Leclerc, Relay et dans toutes vos bonnes librairies au prix de 19,50 €. Au cours des 300 pages de lecture vous découvrirez 5 chapitres qui vous permettront de vous informer de manière exhaustive sur le sujet :
I. La pilule, cette inconnue si répandue
II. La naissance de la pilule : une aventure un peu trop précipitée et parfois… misogyne !
III. La pilule est-elle dangereuse pour la santé et l’environnement ?
IV. Arrêter la pilule : une démarche parfois difficile et plutôt solitaire
V. La contraception, entre intimité et choix de société
En annexe se trouve un tableau de l’ensemble des contraceptions actuellement disponibles (avec ou sans hormones, y compris méthodes naturelles) avec leurs indices d’efficacité, leurs effets secondaires potentiels, leur coût et la facilité de leur mise en place. Dans le chapitre IV vous trouverez également les résultats du grand sondage “Femmes et pilule” réalisé en ce début d’année et auquel 3 616 femmes de 13 à plus de 50 ans ont participées.
Un site Internet a aussi été crée pour que vous puissiez y lire en détails les résultats du sondage ainsi que de nombreux témoignages de femmes sur l’expérience qu’elles ont de la pilule : Jarretelapilule.fr
Acheter en ligne :
Acheter en librairie sur :
NB : L’ensemble du livre a porté une attention toute particulière aux conflits d’intérêts. Les experts consultés sont indépendants et n’ont aucun lien avec l’industrie pharmaceutique.
Je vous souhaite à tous une très bonne lecture.
Affectueusement.
Sabrina.
Pour aller plus loin…
BEST OF DE TOUS MES ARTICLES FEMINISTES : No bra, maquillage, porno, cheveux blancs, épilation, contraception : tous mes articles féministes
Merci bien, c’est une enquête à la surface de l’eau, mais il faut bien aborder les questions purement matérialistes.
Ceci dit, la pilule n’est qu’un support de la mentalité contraceptive, qui mène droit à l’avortement, aussi bien que fûmer de l’herbe entraine vers d’autres substances ultra toxiques.
C’est le vide moral et spirituel, qui se remplit avec toutes sortes d’artifices, contre les amours naturelles.
J’essaye de retrouver le Dr Ellen Grant, dans les pages récentes, mais la pauvre est tombée dans l’oubli.
L’enquête de 1988, (“Bitter pill” / “Amère piliule” F.-X. de Guibert éd. + rééditions, Dr Ellen Grant), est tombée aux oubliettes.
La catastrophe chimique est prouvée dès le départ, durant les études préliminaires en Angleterre, par une femme médecin à la pointe des études cliniques.
Mais çà n’arrange pas les affaires de l’industrie, ni des philosophes occultes de l’amour médicalisé.
Les bénéfices n’ont aucun intérêt, c’est l’esclavagisme de la femme, le but ultime, et l’anéantissement du père de famille.
De toute façon, la coucherie au premier soir, est devenue banale, alors qu’il faut décaler de plusieurs jours, en période de fertilité, pour éviter la grossesse.
Un petit effort de retenue, c’est valable, quant la morale ou la spiritualité vient remplir le vide affectif.
Courage mesdames, les larmes d’après pilules, vont inonder Youtube et cie.
[…] activités professionnelles de journaliste indépendante, d’animatrice radio, d’auteure et de professeure en journalisme ne me permettent plus de m’occuper du site comme il le […]
C’est en faisant ma propre recherche sur des blogs comme le tiens que je me suis rendu compte que mes migraines étaient peut être dues à la pilule (ortho Evra Patch, pour ne pas le citer)
Des migraines ne sont pas de simple mal de tête, donc mon médecin m’a prescrit des médicaments pour les migraines. Jamais mon médecin ou génycologue n’on remit en doute mon moyen de contraception. Une faute grave à mes yeux.
Pendant des années j’ai utilisé ce moyen de contraception, les migraines ont disparues du jour au lendemain, incroyable.
Maintenant ça va mieux, je combats encore ma dépression, ma libido….mais sans aucun médicaments, car dans mon cas, les effets secondaires sont trop lourds.
Merci pour ton témoignage Laurence, heureusement que les choses avancent alors 🙂
Merci beaucoup pour ce livre, que je suis en train de dévorer. Victime d’une embolie pulmonaire bilatérale l’année de mes 16 ans due à la prise de la pilule, le sujet me tient donc beaucoup à coeur J’ai beaucoup apprécié le début du livre, la conversation téléphonique avec votre grand mère qui reflète exactement ma pensée: merci aux générations précédentes pour votre combat et ce que vous avez fait pour nous, mais maintenant il est temps pour les jeunes femmes d’être librement informées et et de choisir leur contraception en connaissance de cause. Merci encore et bonne continuation 🙂
Bonjour Tatiana et merci pour ton témoignage touchant. C’est exactement ça . Bonne lecture alors !
Bonjour sabrina, je suis tombe sur ton blog car il y a peu de tempS j’ai eu un decliC et ai eU envie d’arreter la pilule. J’aVais besoin de temoignages et la…Une vraie mine d’inforMatiOns et surtout une enorme revelation.
J’ai lu tous tes articles, j’ai comMande ton livre. Et aujourd’hui ca fait 10 jours que j’ai coMmence mon sevrage. J’ai commande les plantes chez un herbOriste pour faire les infusions le soir…
pour l’instant tout se passe bieN et je crOise les doigts pour que ca dure. 14 ans que je prends la pilule et j’en ai 30 auJourd’hui. J’ai cOmmence a la prendre car j’avais des cycles plus qu’irreguliers Et des douleurs atroces (obligee de rester couchee le pRemier jour des regles)!!
J’eSpere que mes cycles ne vont plus etre si catastrophiques.
J’ai lu dAns le livre que tu suivais Tes cycles a l’aide d’une application. Peux tu me dire laquelle?
Merci beaucoup.
Hello Emmanuelle, comme indiqué en référence de bas de page, je pratique la méthode de la fondation SymptoTherm (manuel gratuitement téléchargeable ici. A savoir que l’application ne sert que pour noter tes observations après avoir appris la méthode, il faut donc auparavant apprendre la méthode via le manuel et/ou avec un suivi avec une conseillère (tu as tout sur le site). L’application tu tapes “sympto free” dans ton shop d’applis.
Bonjour et merci. Merci car je ne suis pas seule. Merci de parler d’un sujet tel que celui là. Sujet tabou pour le reste de la société, tabou face à la famille et aux amis qui ne comprennent pas mon mal être. mais les faits sont là, la science l’a prouvé, les médecins ont dû abdiquer face à mon cas… mais à demi mot, sans jamais y incriminer réellement la coupable. Depuis mes 20 ans j’étais sous pilule (afin de résoudre le problème de cycles non réguliers) et j’ai eu mon 1er enfant à 26. Stérilet= un enfer! retour à la pilule. Prise de poids importantes, libido en dessous de zéro (sérieux, c’est moi qui ai un problème), et forcément, dépression. Un mal être comme jamais, des idées noires. Puis régime avec des diététiciens, impossible de perdre, rien!! on me change de pilule et puis un jour, au bord du craquage, je change de médecin, et là, batterie d’examens: prise de sang, ah, un syndrome inflammatoire. Et tout s’enchaîne: échographie, radio, scanner… et IRm. Et paf: 3 adénomes sur le foie, dont un de 8,5cm de diamètre. Le choc! l’incompréhension. Mon médecin par précaution m’ordonne l’arrêt de la pilule et consultation d’un gastro au CHU. Lui m’annonce que c’est pas bon, on refait tout les tests dans 6 mois et si jamais il monte à 10cm, on enlève. et là, je surf sur le Net, je cherche quelque chose, mais quoi?? ah oui, il y aurait effectivement une cause de la pilule sur le foie. 6 mois plus tard, je passe de 8,5 à 6 cm…. mais que c’est-il passé? me demande le gastro. Mais docteur, j’ai arrêté la pilule. Je revis!!! je perds du poids, je retrouve la pêche, ma libido reviens, mais que demander de mieux?!! Lui ne dit rien, ne me dit pas que j’ai raison. allez, on se revoit dans 6 mois encore, c’est pas flagrant. mais je revis! je me retrouve, je me fais aider par une diététicienne qui a écouté mon histoire et je fond chaque jour, tout va bien. au 3ème examen, pas de changement, mais le gastro me murmure: c’est bien la pilule qui vous a fait ça! donc on est d’accord, plus d’hormones pour vous. enfin! et je prends la décision de ligaturer les trompes (je vais avoir 41 ans): le gynéco m’a écouté, et face au cas, il a de suite accepté. c’était en juin de cette année. Hier, je me suis faites opérée. tout va bien. en décembre, je refais mon 4ème examen. cela fait 2 ans que j’ai arrêté la pilule. donc merci, merci pour en avoir parlé. et si je me suis racontée ici, aujourd’hui, c’est pour faire part de mon parcours et pour dire qu’on a toujours le choix. Apprenons à nous écouter, à nous respecter. merci.
Bonjour Stéphanie et que dire d’autre hormis merci à toi pour ce partage d’expérience qui fait froid dans le dos.
Merci pour ton message <3
Je voudrais simplement te dire un grand bravo et un grand merci sabrina !
J’espère que le livre fera grand bruit, il le faut! Je ne sais pas comment ça se passe en terme de communication et de marketing pour promouvoir un livre et encore moins quand il s’agit de jeter un pavé dans la mare des labos pharmaceutiques mais j’espère que ce livre trouvera l’écho qu’il mérite.
Salut Nanouille et merci beaucoup pour ton adorable message 🙂
Le livre se vend très bien et fait sa vie donc pas d’inquiétudes, tout se passe au mieux ! Je pense qu’il fait écho à ce que vive et ressentent beaucoup de femmes aussi laissons-le désormais voguer. J’ai déjà eu l’occasion de répondre à de nombreuses interviews et les grands médias se sont largement emparés du sujet et d’autres interviews sont à venir donc la médiatisation ne manque pas. Le bouche à oreille est surtout ce qui me tient à coeur car ce livre est écrit avant tout pour les femmes.
Quel bonheur de voir enfin naître sur le papier le fruit de ton travail patient, honnête et lucide.
Je ne manquerai pas d’en conseiller la lecture éclairante au plus grand nombre, esprits ouverts, chercheurs de cohérence, femmes et hommes confondus bien sûr !
Ravi que le livre puisse déjà avoir un tel écho, j’espère que ce pavé bienveillant jeté dans la mare de l’ignorance produira des ondes d’espoir et pourquoi pas des vagues de remise en question.
Tu contribues de belle façon à l’avancement commun en permettant à chacun d’écarter un peu les œillères du conditionnement culturel et d’examiner les replis de sa conscience parfois endormie.
Je parle et le conseille (une fois n’est pas coutume) comme si je l’avais déjà lu ! Ca ne va pas tarder mais d’ores et déjà je n’ai aucun doute sur l’utilité et la pertinence du contenu.
D’abord parce que ta plume simple et joyeuse sait nous captiver, du fait de ton attachement au sérieux et à l’objectivité des sources (professionnalisme journalistique oblige), mais surtout car tu y as consenti un investissement personnel et une droiture intellectuelle qui méritent de la considération.
Il y a les mots, les idées et la façon de les articuler, mais il y a plus encore leur âme et les valeurs que le messager y incorpore pour leur donner vie et les transmettre…
Merci du fond du coeur Fabien pour ce message 🙂
Vous êtes fantastique, continuez à réveiller les CONSCIENCES.
Merci Cyril ! Merci d’avoir pris le temps de venir écrire ce gentil message.