Ne nions pas la parole des femmes en parlant de “défiance envers la pilule”. Comprenons plutôt le combat féministe crucial qui se joue là.
Un mois après la sortie de mon enquête J’arrête la pilule, j’ai le plaisir de vous proposer une belle tribune dans le Huffington Post afin d’analyser un peu la manière dont ce combat féministe est reçu par les médias ou les médecins. L’arrêt de la pilule y est souvent “analysé” comme un geste de “défiance” alors qu’il s’agit la plupart du temps d’un choix raisonné que fait une femme pour son corps après avoir expérimenté des effets secondaires qu’elle ne souhaite plus endurer. Cela me semblait acquis mais répétons-le ****trigger warning idée révolutionnaire totalement fofolle et qui menace certainement l’ensemble de l’ordre sociétal**** :
les femmes (oui, même jeunes) sont des êtres intelligents et autonomes qui ont le droit de penser par elles-mêmes et pour elles-mêmes sans que l’on cherche à leur “expliquer les choses”, les “raisonner” ou les “faire revenir à la raison”.
Je sais… C’est fou 🙂
La suite dans : La génération “no pilule” revendique une contraception sans souffrance, non polluante et égalitaire.
Extraits :
“Parler de “défiance” des femmes envers la pilule c’est instiller l’idée qu’elles sont de pauvres êtres apeurés et irrationnels incapables de faire des choix raisonnés. Cela relève des bons vieux réflexes paternalistes.”
Parler de “défiance” des femmes envers la pilule c’est instiller l’idée qu’elles sont de pauvres êtres apeurés et irrationnels incapables de faire des choix raisonnés.
“Finalement, parler de “défiance envers la pilule” c’est éviter de faire face à l’immense remise en question qu’impliquerait un changement du paradigme contraceptif actuel. Il est plus confortable de rejeter cette parole et de penser qu’il s’agit d’une génération de femmes “gâtées et ingrates” qui s’inquiètent pour rien plutôt que de faire face aux vrais problèmes et chercher de nouvelles solutions…”
En savoir plus sur la pilule, ses effets sur le corps ou l’environnement en lisant mon enquête J’arrête la pilule, fruit d’une année d’investigation :
Un “trigger warning” est un avertissement qui prévient le spectateur qu’une oeuvre contient un contenu potentiellement choquant ou pouvant rappeller un traumatisme. On l’utilise souvent sur Internet pour annoncer qu’un article va parler par exemple de viol ou d’inceste afin de prévenir ceux qui en ont été victimes de ne pas continuer la lecture s’ils ne souhaitent pas y repenser ou en entendre parler.
Pour aller plus loin…
BEST OF DE TOUS MES ARTICLES FEMINISTES : No bra, maquillage, porno, cheveux blancs, épilation, contraception : tous mes articles féministes
Coucou Sabrina je ne sais pas si je poste au bon endroit mais j’ai entendu parler des graine de papaye qui serais un excellent contraceptif naturelle autant pour les femmes que les hommes (dont il réduit le temps de la prise la production de sperme)mais je n’ai trouve aucune donne scientifique qui permette de savoir son action hormonal est ce que tu aurais des renseignements la dessus ou ce sont des mythes?
Merci pour ton travail et ton engagement je vais de ce pas lire ton nouvel article
Salut Laura, tu écris au bon endroit 🙂
Alors, effectivement, une étude datant de 2010 (Goyal S, Manivannan B, Ansari AS, et al (2010) J Ethnopharmacol
127(2):286–91, dont on parle ici) évoque la piste potentielle des graines de papaye pour une pilule masculine.
Cela ressemble également aux résultats d’autres études récentes comme pour ce contraceptif “naturel” masculin à base de plante en Indonésie (2011) ou plus récemment l’an dernier les résultats prometteurs de cette équipe américaine avec des extraits de mangue (ou autre) pour une “pilule naturelle unisexe”. Des chercheurs en Inde travaillent eux depuis longtemps sur le sujet mais rien n’a vu la jour à l’heure actuelle.
Ceci dit, comme je l’explique un peu dans J’arrête la pilule et comme je l’ai encore plus découvert ensuite en en discutant avec des spécialistes après la sortie du livre, il ne faut pas croire que la pilule naturelle serait la solution à tous nos maux et ce pour plusieurs raisons. Nous l’avons vu avec des études sur la prise d’hormones issues du soja (donc naturelles) les isoflavones, les effets secondaires, notamment graves comme le cancer, sont quasiment les mêmes. Très certainement parce que c’est l’idée même de venir perturber le système endocrinien qui est en elle-même mauvaise. Peu importe que le perturbateur endocrinien soit issu de plantes ou d’une molécule synthétisée en laboratoire (d’ailleurs, bien souvent, même les pilules féminines à base de soit- disant phyto oestrogènes sont en fait de multiples fois modifiées en labo…) Donc tant que nos hormones ne snt pas à 100 % les nôtres, issues et secrétées par notre corps au moment où il le faut dans l’organe qu’il faut à la dose qu’il faut cela engendre des effets secondaires…
Ai-je répondu à tes interrogations (même au-delà je crois ^^) ?