Grande saga santé-beauté que vous avez suivi avec attention, l’arrêt de la pilule est le geste qui a eu le plus de retentissement sur ma vie ces dernières années.
NB : retrouvez plus d’informations sur la pilule et son impact sur le corps des femmes ou l’environnement en lisant mon enquête d’une année : J’arrête la pilule. Sur le site du livre vous retrouverez en libre accès :
- de nombreux témoignages sur l’arrêt de la pilule, la baisse de la libido, les pressions médicales,etc.
- un grand sondage “Les femmes et la pilule” réalisé auprès de 3 600 femmes (avec plusieurs questions sur le sevrage)
- des articles sur la contraception
- et toutes mes interventions médiatiques sur le sujet
Voici les trois premiers volets de cette saga :
“J’ai testé pour vous arrêter la pilule après 10 ans de prise …partie 1 : les effets”
“J’ai testé pour vous arrêter la pilule après 10 ans de prise … partie 2 : le sevrage progressif”
“J’ai testé pour vous arrêter la pilule après 10 ans de prise …partie 3 : le stérilet”
J’ai arrêté la pilule en avril 2014 suivi de deux mois et demi de sevrage (méthode décrite dans la partie 2 : le sevrage progressif). Voici mon ressenti après vingt mois sans pilule.
Article mis à jour en janvier 2018 soit trois ans et demi après l’arrêt de la pilule.
Comment je me sentais avant et après le sevrage :
Vous retrouvez le détails de la chronologie des effets dans la partie une ci-dessus, mise à jour. Globalement :
- Avant l’arrêt je me sentais comme “sclérosée”, mon corps n’était plus comme avant, je grossissais facilement et peinais terriblement à perdre du poids, je respirais mal et devais ouvrir la bouche pour inspirer en montant quelques marches, mes ongles étaient cassants, mes cheveux se faisaient de plus en plus fins et rares, ma peau était sèche (trop pour mon âge) et ma libido plutôt en berne (cf. pour la pilosité, l’acné, le poids et la libido les effets de la pilule venaient de l’anti-androgène drospirénone).
- Suite au sevrage, l’emballement hormonal avec effets secondaires vraiment indésirables a duré trois mois très fort et six mois moyennement. Trois mois, de juillet à octobre, durant lesquels j’ai eu une dizaine d’imperfections très visibles sur le visage et six mois pendant lesquels cela s’est calmé mais j’avais encore des imperfections dans le dos qui m’empêchaient de me vêtir comme je l’aurais aimé.
Le chamboulement hormonal a commencé très fort quatre mois après la fin du sevrage. Je sentais que mon corps reprenait ses droits et pas qu’un peu, c’était violent. Douleurs de règles assez fortes alors que je n’en avais jamais avant, kystes aux ovaires douloureux qui vont et viennent à chaque cycle (kystes liquidiens qui explosent douloureusement à l’ovulation ou avant les règles), glandes sébacées qui s’affolent avec acné sur le visage et dans le dos (et un peu sur le décolleté), cheveux gras. Le tout très fortement pendant quatre mois post sevrage puis avec diminution progressive jusqu’à aujourd’hui. Tout s’est normalisé après deux ans environ.
La peau et les cheveux sont redevenus moins gras dès quatre à cinq mois après le sevrage. Avant, je devais me laver les cheveux tous les deux/trois jours, aujourd’hui mes cheveux tiennent jusqu’à cinq jours sans lavage et ma peau est redevenue lisse avec tout de même régulièrement quelques imperfections (je précise que je n’ai jamais eu d’acné de ma vie avant la pilule donc in fine mon corps ne s’est pas totalement régulé 20 mois après l’arrêt).
Avant de vous parler des avantages retrouvés à l’arrêt de la pilule, passons par la case désagréable des effets secondaires.
Les inconvénients de l’arrêt de la pilule :
Arrêter la pilule est à long terme un avantage mais à court terme c’est parfois un vrai parcours du combattant, il faut le savoir. D’après les nombreux témoignages lu, j’estime à 15 % le nombre de femmes qui vont subir de gros chamboulements physiques à l’arrêt de la pilule. Particulièrement celles qui prenaient une pilule contenant un anti-androgène comme la drospirénone ou la cyprotérone (ex : Jasmine, Jasminelle ou Diane 35). Ces hormones anti-androgènes limitent la production d’hormones androgènes dont la plus connue la testostérone. Or les hormones androgènes : ont tendance à augmenter la libido, la pilosité (y compris les cheveux donc), à limiter la prise de masse graisseuse et à augmenter la sécrétion de sébum (qui favorise l’acné).
J’estime à 15 % le nombre de femmes qui vont subir de gros chamboulements physiques à l’arrêt de la pilule. Particulièrement celles qui prenaient une pilule contenant un anti-androgène comme la drospirénone ou la cyprotérone (ex : Jasmine, Jasminelle ou Diane 35)
En arrêtant brutalement (ou même comme moi avec un sevrage insuffisant de trois mois) votre corps, chamboulé, se met à produire beaucoup trop de ces hormones androgènes qui étaient auparavant artificiellement limitées